Procès du présumé viol à l’hôpital Yalgado : Les témoignages se succèdent
Le procès pour viol à l’hôpital Yalgado Ouédraogo a repris ce vendredi 21 mars au tribunal de grande instance, Ouaga I. L’audience, consacrée à l’audition des témoins, a débuté avec le témoignage du Directeur général de l’hôpital.
Le Directeur général de l’hôpital Yalgado a fait ses dépositions sous serment, en raison de ses liens hiérarchiques avec le prévenu. Il a été suivi par le coéquipier et chef d’équipe du prévenu, qui a retracé les événements. Ce dernier a déclaré avoir été informé de l’affaire par un autre coéquipier. Ensemble, ils ont rencontré le prévenu, qu’ils ont trouvé « inquiet ». Ils sont ensuite allés voir la victime, et l’accusé a reconnu les faits et demandé pardon, afin que « l’affaire n’aille pas loin ». Le prévenu a nié avoir eu cet échange avec la victime.
Le troisième témoin, un garçon de salle, a confirmé que le prévenu avait demandé pardon. Le prévenu, quant à lui, a maintenu qu’il ne confirmait pas les propos de ses coéquipiers. Le juge a noté que les récits des témoins et du prévenu concordaient, sauf sur la question des excuses. « Je n’ai jamais demandé pardon », a insisté le prévenu.
Après les autres témoins, le major, chef d’unité, a été appelé à la barre. Son témoignage, confus et hésitant, a suscité l’agacement des juges. Il a finalement confié que le prévenu avait reconnu avoir courtisé la victime. « Le témoin refuse de charger son agent », a relevé le parquet. Le prévenu a invité le parquet à se référer à la victime.
La tension est montée dans la salle, et l’avocat du prévenu a menacé de se retirer du procès. L’audience a été suspendue.
Une voisine de la victime témoigne des aveux du prévenu
Ce vendredi après-midi, une voisine de la victime a été appelée à la barre. Elle a rapporté que le prévenu lui avait dit : « Tantie, je reconnais, mais demandez pardon pour moi ». Selon son témoignage, cette conversation a eu lieu dans une salle de l’hôpital Yalgado, en présence de la victime, du prévenu, de deux infirmiers et d’elle-même.
Elle a clarifié sa relation avec la victime : « Je n’ai pas de lien de parenté avec la victime. Nous sommes juste des voisins ». Elle a ensuite expliqué sa présence à l’hôpital Yalgado Ouédraogo, où elle s’était rendue après avoir appris le transfert d’un malade qu’elle visitait à l’hôpital de Gampela.
« J’ai jugé bon de continuer vers l’hôpital », a-t-elle poursuivi. À son arrivée, elle a trouvé la victime et l’ami de son mari. Après avoir pris des nouvelles de la victime, elle a rendu visite au malade. « Étant moi-même une ancienne de la maison (hôpital Yalgado), je connaissais les règles. Donc je n’ai pas tardé à me rendre au chevet du malade », a-t-elle précisé. Elle a ensuite expliqué avoir apporté une contribution pour la prise en charge du malade.
« Et c’est en voulant repartir que l’ami du mari de la victime m’a fait part d’un souci », a-t-elle rapporté. Après avoir demandé des détails, elle a contacté deux anciens collègues et a demandé à la victime de leur expliquer la situation. « Après son récit, ils lui ont demandé si elle pouvait identifier le prévenu en question et ils sont partis ensemble à sa recherche. Quand ils l’ont retrouvé, ils m’ont fait appeler et je suis allée », a-t-elle raconté.
« Dans la salle se trouvait la victime, dame OZ, le prévenu (KA), deux autres infirmiers et moi-même. Nous étions cinq », a-t-elle décrit. Elle a ensuite rapporté les paroles de son collègue : « Là, mon collègue que j’ai accosté m’a signifié en langue mooré qu’ « il reconnaissait les faits et demandait pardon » ». Puis, elle a cité les propos du prévenu : « À sa suite, monsieur KA s’est adressé à moi en disant : « Tantie, je reconnais, mais demandez pardon pour moi » ».
« À cela, je lui ai fait comprendre que je ne pouvais pas parce qu’« il n’y avait aucun lien de parenté entre la victime et moi » », a-t-elle déclaré. « Quand j’ai voulu aller plus loin pour l’entendre, monsieur KA m’a dit de ne pas en dire plus parce que, là où il est, il ne se retrouve pas (en langue mooré) », a-t-elle conclu.
Moussa SAREBA
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