Dani Kouyaté, l’héritier du verbe qui a conquis l’Étalon d’Or de Yennenga
Dani KOUYATE, Étalon d'or de Yennega de la 29e édition du FESPACO/DR
Né dans une famille de griots, Dani Kouyaté porte en lui l’héritage d’un art ancestral où la parole façonne l’histoire. Fils du légendaire acteur et conteur Sotigui Kouyaté, frère du conteur Hassane Kassi Kouyaté et de l’acteur Mabô Kouyaté, il a grandi dans un univers où les récits et les traditions orales sont des piliers de la culture. Cette filiation marque son parcours artistique et nourrit son cinéma, profondément enraciné dans les traditions africaines, ce qui lui a valu le trophée de l’Étalon d’or de Yennenga à la 29e édition du FESPACO. Découvrons le parcours du réalisateur de « Katanga, la danse des scorpions » !
Après des études de cinéma à l’Institut africain d’études cinématographiques (INAFEC) de Ouagadougou, il poursuit sa formation en France, où il obtient un diplôme d’études approfondies (DEA) en cinéma à l’Université Paris 8, ainsi qu’un diplôme de l’École internationale d’anthropologie de Paris. Ce parcours académique lui confère une double perspective : une profonde connaissance des traditions africaines et une maîtrise des techniques cinématographiques modernes.
Depuis son premier long-métrage, Keïta ! L’Héritage du griot (1995), qui revisite l’épopée de Soundiata Keïta à travers la transmission orale, Dani Kouyaté n’a cessé d’explorer les liens entre le passé et le présent. Son cinéma, à la croisée de l’anthropologie, du conte et de la fiction, est un espace de réflexion sur l’identité, la mémoire et la transmission culturelle.
Avec Katanga, la danse des scorpions, il signe une œuvre audacieuse qui interroge l’histoire, les luttes de pouvoir et les résistances culturelles en Afrique. Son approche cinématographique, alliant une esthétique soignée et une narration imprégnée de symbolisme, séduit les jurés et le public du FESPACO.
Une consécration attendue depuis 28 ans
Le samedi 1er mars 2025, Dani Kouyaté est entré dans l’histoire du cinéma africain en remportant l’Étalon d’or de Yennenga avec son long-métrage Katanga, la danse des scorpions lors de la 29e édition du FESPACO. Ce sacre marque le retour du Burkina Faso au sommet du festival, 28 ans après la victoire de Gaston Kaboré en 1997 avec Buud Yam.
Avec cette récompense, Dani Kouyaté inscrit son nom parmi les figures emblématiques du 7e art africain et réaffirme la place du Burkina Faso comme la capitale du cinéma africain. Son œuvre, qui mêle tradition et modernité, met en lumière des récits ancrés dans l’histoire et les réalités contemporaines du continent.
Un baobab du cinéma africain
Dani Kouyaté n’est pas seulement un réalisateur primé ; il est un passeur de mémoire, un conteur des temps modernes dont la caméra prolonge la tradition orale. Son sacre à FESPACO 2025 est une consécration pour son parcours, mais aussi pour tout le cinéma burkinabè, qui retrouve sa place sur la plus haute marche du podium continental.
Alors que le Burkina Faso célèbre cette victoire, Dani Kouyaté rappelle, une fois de plus, que le cinéma africain est un outil puissant de réappropriation de l’histoire et de valorisation des cultures. Avec lui, le verbe continue de porter l’Afrique à l’écran, et son héritage, à l’image de celui de son père, promet encore de belles pages à écrire dans l’histoire du 7e art. Dans le sillage des griots, ces gardiens de la mémoire africaine, Dani Kouyaté a tracé son propre chemin.
Carine Pierrette Zongo
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