Burkina/Terrorisme : « au nom de la foi, au nom de la vie, au nom de la dignité humaine, nous disons : ça suffit », Cardinal Philippe OUEDRAOGO

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« Comment expliquer que tant d’armes circulent dans des zones où l’accès à la nourriture et à l’eau potable est limité ? Comment comprendre que les drones, les mines artisanales, les armes automatiques de haute précision puissent être acheminés alors que les médicaments manquent dans les hôpitaux ? Qui ferme les yeux ? Qui laisse faire ? Qui en profite ? ».
Ce sont des interrogations posées par Philippe Cardinal OUEDRAOGO, archevêque Émérite de Ouagadougou, lors d’une rencontre de la fondation pontificale Aide à l’Église en détresse qui se tient du 10 au 12 juillet 2025.

Dans un contexte de violences extrémistes, l’homme d’Église ne s’est pas contenté d’un simple constat. Il a lancé un appel pressant à la communauté internationale, aux consciences individuelles et aux institutions, pour mettre fin à cette spirale de mort.

« Le sang des innocents ne peut plus irriguer l’économie mondiale. Le silence des puissants ne peut plus couvrir le cri des pauvres. Et l’indifférence ne peut plus être la réponse à la souffrance. C’est un appel. C’est une interpellation. C’est une responsabilité. Il ne s’agit plus simplement d’alerter», s’exclame-t-il.

Au-delà de l’indignation, le prélat a également lancé un appel à l’espérance, refusant de céder au fatalisme malgré les ravages du terrorisme. Il a rappelé que la dignité humaine ne saurait être piétinée dans le silence, et que le peuple burkinabè, meurtri mais debout, mérite l’attention et la solidarité du monde entier. « Le chaos n’aura pas le dernier mot. Le mensonge ne triomphera pas de la vérité. La haine ne vaincra pas l’amour », a poursuivi le Cardinal.

Pour l’archevêque émérite, l’Église a un rôle essentiel à jouer : être cette lumière dans la nuit, cette voix de paix au milieu de la guerre, cette mémoire fidèle des souffrances du peuple.

« Le Burkina Faso saigne, mais il espère. Le Sahel tremble, mais il prie. L’Afrique souffre, mais elle résiste. Que chaque homme, chaque femme, chaque institution entende cet appel. Non comme une accusation, mais comme une mission », a conclu l’archevêque.

Source: Lefaso. net

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